Un blog pour discuter de la gestion de l'eau en Algérie. Le site est ouvert à tous afin de débattre où de s’exprimer sur le sujet. J’espère que vous trouverez l’information que vous cherchez, un blog à lire…

jeudi 29 décembre 2011

Répression de la corruption : M. Djoudi installe M. Sayah à la tête de l’Office central

Répression de la corruption : M. Djoudi installe M. Sayah à la tête de l’Office central

Monsieur SAYAH, un personnage qui devrait faire parler de lui à l'avenir, s'en souvenir...
Un conseil, la SEACO devrait commencer à contrôler ses dépenses...

SEACO

vendredi 16 décembre 2011

Présentation des résultats de l’enquête : « Le citoyen face à la corruption » - LADDH - Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme

Présentation des résultats de l’enquête : « Le citoyen face à la corruption » - LADDH - Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme

Bonjour, je travaille à la SEACO de Constantine, Hamdoulillah la corruption n'existe pas dans notre entreprise.
Oui, notre patron français est très gentil, il nous aime bien et il est toujours très pointilleux avec la réglementation algérienne.
Quelquefois, c'est vrai il est obligé de faire une distribution de chocolats "made in China" pour les amis et pour le plaisir de partager, mais rien qui puisse remettre en doute son intégrité et les intérêts de notre pays.
L'usage d'ABS qui est généralisée suivant un protocole stricte ne fait pas parti, heureusement de la politique de la SEACO. Notre société et notre staff dirigeant respecte scrupuleusement les conventions internationales que plus personnes malheureusement ne respectent... lien
Voilà, concernant mon opinion, je pense que si j'avais participer au sondage sur la corruption en Algérie élaborée par la LADDH, je ferai sans doute parti des 88 % qui ne se sentent pas protéger dans la dénonciation de délits de corruption, donc pour moi, tout va bien à la SEACO.
Je préfère intégrer le troupeau de moutons de la SEACO et fermer les yeux, ça m'évitera ainsi d'avoir des problèmes futur avec mon gentil boss et tout ses copains ...
SEACO

jeudi 15 décembre 2011

Les Afriques | « Le temps de l’eau facile est révolu... » | le journal de la finance Africaine

Loïc Fochon
Les Afriques | « Le temps de l’eau facile est révolu... » | le journal de la finance Africaine


« L’eau, son accès, sa disponibilité, ne relèvent en aucun cas du marché. Il s’agit de services au public dont la mise en œuvre doit clairement rester du ressort des autorités politiques, nationales et/ou locales. »


SEACO

mardi 13 décembre 2011

l'économie de l'eau...


La dépêche de Kabylie du 13/12/2011

de Amar Naïr Messaoud


A la fin novembre 2011, les barrages hydrauliques du pays ont été remplis à près de 65% de leur capacité, soit un volume retenu d’environ 4 milliards de mètre cubes sur les 65 barrages exploités à l’échelle nationale. Le retard de la saison des pluies n’a eu d’influence que sur les fourrages et les parcours steppiques, ce qui avait d’ailleurs contribué à l’enchérissement du prix du mouton en octobre dernier. L’élevage intensif, supposant une alimentation animale in situ, loin du nomadisme à la recherche des fourrages en sec, est une autre étape de développement agricole qui atteindra sans doute sa maturité avec la multiplication des périmètres irrigués dans lesquels seront intégrées les cultures de prairie.

Il semble que la priorité en matière de fourniture en eau soit celle destinée aux ménages vu le passif enregistré dans ce domaine pendant des décennies. A ce jour, des villages et bourgades su pays continuent à souffrir du manque d’eau malgré la construction de grands barrages. Sur ce plan, il y lieu de souligner le peu d’intérêt accordé jusqu’à ces dernières années au domaine de la petite hydraulique (micro-retenues, aménagement des sources, fonçage de puits, construction et réhabilitation de fontaines publiques,…). C’est là une activité qui commence à être partiellement prise en charge dans les projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). Un segment de la petite hydraulique en usage dans les zones pastorales des Hauts Plateaux a été ingénieusement développé par le Haut commissariat au développement de la steppe (HCDS), avec des procédés consistant à retenir les eaux de surface avec des ouvrages d’un volume modeste mais dont la typologie de construction répond bien à l’objectif recherché (mares, djoubs, canaux de dérivation,…).
Sur le plan des grands ouvrages hydrauliques pour lesquels le ministère des Ressources en eau a tracé une stratégie efficiente depuis le début des années 2000, de grands efforts ont été fournis pour exploiter le maximum de volume de ce liquide précieux sur les zones dont la géomorphologie offre des possibilités réelles. Ainsi, le retard enregistré en la matière depuis l’indépendance du pays a été partiellement rattrapé en l’espace d’une décennie, période pendant laquelle les capacités de rétention ont d’eau de pluie ont été doublées.
En 2009, un rapport élaboré par la Banque mondiale au sujet de la gestion des ressources hydriques en Algérie fait état de la rareté de la ressource et de l’irrégularité de sa répartition sur le territoire. Comme pour l’ensemble des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, l’Algérie fait face à de grandes difficultés pour assurer l’autosuffisance en matière hydrique, souligne le rapport. Le secteur agricole consomme, à lui seul, quelques 65 % du volume d’eau mobilisé. L’institution financière internationale fait remarquer que les techniques d’irrigation ne sont pas encore efficientes et n’arrivent pas à utiliser les dernières inventions propres à cette activité. On apprend dans le document de la BIRD que, par le truchement de l’importation des produits alimentaires, l’Algérie importe du même coup 40% de l’eau dont elle a besoin.
Parallèlement à la politique de la mobilisation maximale des ressources en eau par le moyen d’ouvrages et de lourdes infrastructures (barrages, retenues, grands transferts,…), la Banque mondiale suggère de prendre sérieusement en charge un autre moyen de production de l’eau, à savoir le recyclage des eaux usées.
Pour ce qui est du prix de cession de l’eau, la Banque mondiale rappelait qu’en Algérie ce produit de la nature est subventionné par le gouvernement pour des raisons…politiques. Quant au taux de raccordement à l’AEP, il est de 89% pour l’ensemble du pays. Ce taux ne montre pas les disparités régionales. L’on apprend plus loin que 2,5 millions de ruraux n’ont pas accès aux prestations en AEP et ne bénéficient pas de réseaux d’assainissement des eaux usées. 72 % de foyers situés en milieu urbain reçoivent de l’eau d’une manière régulière. Quant au taux d’assainissement, la moyenne nationale est 85% des foyers.
Le rapport souligne que la surexploitation de certains gisements d’eau a conduit à l’altération de la qualité du produit et au rabattement des nappes comme dans la Mitidja.
En matière de capacité de stockage de l’eau (barrages, retenues collinaires,…), la BIRD souligne que l’Algérien a à sa disposition 190 M3 en moyenne. Cette capacité de stockage par habitant est estimée à 5000 M3 aux USA et en Australie, 2200 M3 en Chine, 500 M3 au Maroc et 360 M3 en Tunisie.

Sécuriser les approvisionnements 
S’agissant de la wilaya de Tizi Ouzou, après le barrage de Taksebt, un autre site est programmé pour recevoir un ouvrage hydraulique d’envergure (150 millions de mètres cubes). Il s’agit du lieu-dit Souk n’Tleta, confluence de Oued Bougdoura avec Oued Boghni, sur le territoire de la commune de Tadmaït.
Avec une sorte de « chaîne hydraulique », garnissant son territoire intérieur ou sertissant ses contours (Taksebt, Tilesdit, Tichy Haf, Ighil Temda et Koudiat Acerdoune), la Kabylie voit son avenir se sécuriser de plus en plus en matière d’alimentation en eau. Cela, en plus des petits barrages, retenues collinaires, forages et ouvrages de la petite hydraulique telle que les sources et les ouvrages de dérivation.
Les adductions d’eau à partir du barrage Taksebt vers le couloir Azazga-Fréha vont livrer à terme quelque 20 millions de mètres cubes/an pour une population qui avoisine un demi-million d’habitants. Une partie du sud de la wilaya (Tizi Ghenif, Draâ El Mizan) sont déjà raccordés au barrage de Koudiat Acerdoune, situé à Lakhdaria, via la station de refoulement de Aomar. À partir du barrage de Tilesdit- barrage de 170 millions de mètres cubes situé dans la commune de Bechloul, wilaya de Bouira, ce sont les communes du sud de Bouira qui bénéficieront les premières des eaux du barrage (d’Ath Laqsar jusqu’à Taguedite). À terme, ce sera la vallée de l’Oued Sahel et le nord de la wilaya de M’sila qui en bénéficieront. Un périmètre agricole irrigué est prévu de ce fait dans la région d’El Esnam, permettant de diversifier les activités agricoles en dehors de la monoculture des céréales.
Il en est de même au niveau des communes de la vallée de la Soummam qui sont appelées à oublier la sécheresse des robinets en se connectant au barrage de Tichy Haf construit sur le cours de Bousellam (sud de la ville d’Akbou).
Des travaux du même genre (transfert -adduction) sont en cours en aval des principaux barrages de Kabylie pour servir les foyers en eau potable et créer de nouveaux périmètres irrigués.
Incontestablement, les investissements dans les ouvrages hydrauliques sont en train de faire oublier peu à peu le calvaire qu’ont connu les foyers et les villages algériens depuis des dizaines d’années.
Pour les spécialistes de la question, le problème du déficit d’eau en Algérie tel qu’il était connu jusqu’à ces dernières années, relève plus d’une politique peu entreprenante en matière de mobilisation des ressources que d’une fatalité climatique. Les projets de construction de barrages, de montage d’unités de dessalement, d’adduction et de transferts initiés au cours des dix dernières années est la preuve tangible que l’Algérie peut sortir de la zone de sous-développement en matière de disponibilités en eau potable, industrielle et d’irrigation. Demeurera la politique d’entretien des ouvrages construits et des équipements installés dans un esprit de la préservation de la ressource et de la durabilité du service et prestations. Le grand défi en matière de préservation des ouvrages est sans aucun doute la protection des bassins versants des barrages hydrauliques par des méthodes anti-érosives comprenant des plantations (reboisements forestiers et arboriculture fruitières) et des ouvrages de travaux publics tels que les seuils de corrections torrentielles et d’autres techniques connues à l’échelle mondiale.
L’exceptionnelle sécheresse de l’année 2002 a fait brutalement réveiller les pouvoirs publics à leurs devoirs de gestionnaires d’une ressource qui, même sous des cieux plus généreux, fait l’objet d’une rigoureuse politique de rationalisation et d’investissement. On ne peut pas claironner un développement durable dans les séminaires et réunions internationales sans se pencher sur le premier élément qui en sert de soubassement. L’extrême gravité de la situation hydrique du pays en 2002 a poussé, dans une évidente précipitation, le gouvernement à envisager d’importer de l’eau à partir de l’Europe par bateaux-citernes. On ajouta, pour bien emballer cette curieuse solution, l’argument que les bateaux servant à l’exportation de pétrole seraient ainsi rentabilisés puisqu’à leur retour ils ramèneraient de l’eau de Marseille ou de Barcelone. Une déplaisante ironie en somme pour un pays dont les potentialités ont été sous-exploitées et parfois même dilapidées. À défaut de pouvoir poursuivre cette logique un peu surréelle, le gouvernement se résolut à une solution technique, coûteuse certes, mais très pratique : l’installation de stations monoblocs de dessalement de l’eau de mer sur les principales villes côtières du pays. Ce sont des équipements qui requièrent des entretiens réguliers vu la permanente salinité dans laquelle ils baignent. Cela, ajouté à la consommation de l’énergie nécessaire pour produire de l’eau par osmose inverse, donne un prix de revient du mètre cube d’eau d’environ 50 dinars selon les estimations datant de 2007.

Une dotation journalière de 170 litres/habitant
La gestion des ressources hydriques est intiment liée aux conditions et réalités climatiques de chaque pays. En effet, en dehors des eaux fossiles du Sahara, toutes les eaux proviennent de la pluie. Le climat méditerranéen auquel appartient l’Algérie étant ce qu’il est, c’est-à-dire capricieux et fort irrégulier, la plupart des pays de ses rives sud et nord ont développé des politiques hydrauliques spécifiques tendant à gérer de plus près une ressource mal répartie dans le temps et dans l’espace mais disponible lorsque l’imagination et la rationalité sont aux commandes.
Sur les 12 milliards de mètres cubes de pluviométrie annuelle sur le nord d’Algérie, il n’était récupéré que 3,8 milliards à la fin du siècle passé. Le reste de l’eau se déversait dans la mer ou, pour les réseaux endoréiques, vers les chotts (Hodna, Melghigh,…). Ce n’est qu’avec les dernières réalisations que la mobilisation des eaux de surface commence à connaître une nette progression (barrages de Tilesdit et Kouditat Acerdoune à Bouira, Taksebt à Tizi Ouzou, Medouar à Batna, Tichi-Haf à Béjaïa, Beni Haroun à Mila,…). D’ailleurs, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a envisagé dernièrement un projet de transfert d’eau de certaines ouvrages des montagnes du Tell sur les Hauts Plateaux de Sétif et M’sila pour l’AEP et pour l’irrigation. Le barrage de Koudiat Acerdoune, quant à lui, desservira, outre Alger, Boumerdès et la vallée de l’Isser, la région de Boughezoul (wilaya de Médéa) où un projet de ville nouvelle est inscrit.
Les objectifs des lourds investissements hydrauliques consentis par l’État depuis le début des années 2000 visent, selon les déclarations le ministre des Ressources en eau, à « augmenter et à diversifier les capacités de mobilisation d’eau, réduire les déficits en alimentation en eau potable des populations, généraliser l’épuration et la réutilisation des eaux usées, étendre les superficies irriguées et améliorer les indicateurs de gestion ». Le ministre révèle également que, dans le cadre du Programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) bouclé à la fin 2009, son secteur aura lancé 1500 projets, lesquels ont nécessité la mise en place d’une enveloppe financière de 18 milliards de dollars. Outre la mobilisation des eaux de surface dans des barrages et retenues, une part importante de ces investissements revient aux grands transferts hydrauliques à la tête desquels le ministre cite le système MAO (Mostaganem, Arzew, Oran), inauguré en 2010, régularisant un transfert de 155 millions de M3/an à partir de Relizane et Tiaret ; le transfert des eaux des barrages des Babors (Erraguène, Tabellout et Draâ Diss) vers la plaine de Sétif avec un volume annuel de 189 millions de M3 et le transfert des eaux d’Ighil Temda et Mehouane vers la wilaya de Sétif avec un volume annuel de 119 millions de M3.
En plus des grands ouvrages de rétention et de stockage, ainsi que des équipements de transfert de l’eau, le ministère des Ressources en eau se déploie sur les autres axes de développement que ce département prend en charge. Il s’agit principalement de la réhabilitation des réseaux AEP dans 13 grandes villes du pays, des travaux de lutte contre la remontée des eaux à Ouargla et El Oued, de la protection de certaines agglomérations contre les inondations, la réalisation de 40 stations d’épuration , la réhabilitation de 20 autres stations et la réalisation de 50 stations de lagunage. « Cet effort sans précédent de l’État commence à donner ses fruits. Ainsi, le taux de raccordement au réseau AEP est actuellement de 92 % et celui du raccordement à l’égout de 86 %. La dotation quotidienne en eau potable par habitant est de 165 litres distribuées au quotidien dans plus de 70 % des chefs-lieux de communes », précisera M.Sellal. En 2011, cette dotation atteint 170 litres par habitant et par jour.

Les grands ouvrages de transfert 
Le système de transfert connu sous le nom de MAO ouvre une nouvelle ère en matière d’alimentation en eau potable, d’irrigation et industrielle pour l’axe important de l’ouest algérien. Depuis que, démographiquement, la commune d’Oran s’acheminait à devenir la plus grande commune d’Algérie au milieu des années 70 du siècle dernier, d’autres phénomènes, aussi bien ceux liés à la politique générale du pays que ceux dépendant des variations climatiques, se sont greffés à cette prise d’importance de la capitale de l’ouest. En effet, la politique industrielle de l’Algérie a fait d’Arzew, ancien paisible village colonial, une plate-forme industrielle qui consomme de grandes quantités d’eau pour le fonctionnement des machines et pour les nouveaux foyers installés autour de la zone industrielle et alimentant celle-ci en main-d’œuvre. Entre-temps, la ville voisine de Mostaganem, initialement à vocation agricole, voit sa dimension s’étendre et sa population augmenter au vu de nouvelles opportunités de travail en milieu industriel. La multiplication des écoles, instituts et centres universitaires aussi bien à Oran qu’à Mostaganem a fait monter en flèche les besoins en eau potable. La décennie de terrorisme a fini par compliquer le problème lorsque ces deux grandes villes étaient appelées à devenir le réceptacle ou le refuge pour les populations qui ont fait l’arrière-pays montagneux de Relizane, Mascara, Tiaret ainsi que les abords steppiques d’El Bayadh, Saïda et Sidi Belabbès.
Sur le plan de l’évolution climatique, la région de l’ouest algérien est déjà connue pour son déficit hydrique. C’est même l’une des raisons qui ont conduits les anciens colons à cultiver la vigne sur de grandes étendues (plante résistante qui cherche l’eau en profondeur du sol et qui, même temps fixe les sols trop meubles) au lieu de la traditionnelle céréaliculture, trop peu rentable et fragile face à caprices de la pluviométrie.
Les courants froids qui, en hiver, ramènent les nuages par le couloir des Açores et du nord de l’Andalousie ne trouvent pas de brèche topographique pour se diriger vers l’ouest algérien face à la montagne de la Sierra Nevada haute de ses 3 000 m d’altitude. Le courant se dirige plutôt vers les régions d’Alger et de l’Est algérien lesquelles reçoivent parfois jusqu’à 1 000 mm de pluie par ans tandis que la région d’Oran- Mostaganem n’en reçoit pas plus de 400 mm.
De plus, une sécheresse chronique qui a commencé au début des années 1980 a fini par ‘’faire oublier’’ même le peu de pluie que recevait la région. Le barrage de Beni Bahdel, sur la moyenne Tafna dans la région de Terni (Tlemcen), qui alimentait partiellement Oran, a lui aussi fortement régressé dans les années 1990 au point de ne pas pouvoir alimenter même la région de Tlemcen. C’est pourquoi, pour cette dernière, il a été construit un autre barrage du côté de Maghnia, à Hammam Boughrara.
Les eaux souterraines d’Oran, utilisées occasionnellement par le truchement de forages ou puits, sont trop salées non seulement pour l’alimentation humaine mais aussi pour les autres usages domestiques.
Le plus grand projet de transfert hydraulique en Algérie est incontestablement celui devant fournit de l’eau aux foyers de Tamanrasset à partir de In Salah sur un linéaire de 750 kilomètres. Cette fourniture qui touchera aussi les zones du couloir de passage atteindra 100 000 mètres par jour. Il y a lieu de noter que ce n’est pas un simple projet de transfert d’eau, puisqu’il faut d’abord produire l’eau localement par un système de forages réalisés dans la nappe saharienne. Il s’agit d’une eau fossile, donc non renouvelable, piégée depuis plusieurs dizaines de millions d’années dans les couches géologiques de la région. Le volume de la réserve atteindrait les 60 mille milliards de mètres cube.
Certaines wilayas des Hauts Plateaux seront alimentées en eau à partir des nappes albienne et intercalaire du Sahara. Le ministère des Ressources en eau a commandé des études en ce sens.

Un schéma directeur à l’horizon 2040
Le ministre des Ressources en eau rappelle que l’ensemble des actions que mène le secteur « est synthétisé dans le schéma directeur des infrastructures hydrauliques, adopté en Conseil des ministre en février 2007, et une projection planificatrice aux horizons 2025 et 2040., de programmes de développement, d’objectifs et de modes de gestion et de gouvernance. Intégré spatiale ment dans le SNAT (Schéma national de l’aménagement du territoire), il vise à assurer l’équilibre pérenne de l’équation besoins/ressources en matière de ressources en eau et donner ainsi une visibilité qui puisse servir de base aux différents programmes de développement sectoriels ».
La stratégie de la mobilisation de l’eau par le procédé de dessalement de l’eau de mer permet, selon le ministre, de sécuriser les villes côtières en matière de disponibilité en eau. Ces unités monoblocs disséminées sur le littoral algérien, au nombre de 13, produiront, à la phase de croisière 2,26 millions de M3/jour. 23 unités de moyenne capacité sont déjà fonctionnelles. Ces apports pour les villes côtières permettront, d’après le responsable du secteur, de consacrer la plus grande partie des volumes mobilisés dans les barrages du nord pour l’alimentation des Hauts Plateaux.
S’agissant de la prestation de service assurée par des entreprises dans le créneau de la distribution de l’eau par le système de la gestion-déléguée, le ministre rassure les populations du fait que « l’État demeure seul décideur dans le domaine de la tarification. Le partenaire, quant à lui, intervient pour la réalisation d’objectifs fixés contractuellement tels que la fréquence de distribution, le comptable, le recouvrement, la formation,…etc. ».
Parallèlement au système de transfert du MAO, d’autres grands transferts sont prévus dans les autres régions du pays par le ministère des Ressources en eau. Une grande partie de ces projets sont déjà à l’œuvre. Le transfert des eaux des barrages des Babors (Erraguène, Tabellout et Draâ Diss) vers la plaine de Sétif avec un volume annuel de 189 millions de M3 et le transfert des eaux d’Ighil Temda et Mehouane vers la wilaya de Sétif avec un volume annuel de 119 millions de M3.
À partir du barrage de Beni Haroun (wilaya de Mila), ayant une capacité de 960 millions de mètres cubes (la plus grande réserve d’eaux superficielles du pays), des transferts vont s’effectuer pour alimenter les Hauts Plateaux de l’Est (jusqu’aux territoires de Batna-Biskra).

SEACO

Usage agricole des eaux souterraines...

ALGERIE 360 du 12/11/2011
Par : Tassaâdite Lefkir

L’usage intensif des ressources naturelles au Maghreb, en particulier par le secteur agricole, conduit à une nécessité accrue de concevoir des mécanismes de gouvernance, à la fois au niveau local et national, souligne une note économique de la Banque africaine de développement (BAD). Les eaux souterraines sont une de ces ressources les plus fragilisées.
Le développement rapide de l’usage des eaux souterraines pour l’irrigation au Maghreb a, en effet, permis une croissance agricole considérable, mais dans de nombreuses régions, un tel développement devient non durable, du fait de la surexploitation des aquifères ou de la salinisation des eaux et des sols. Le document analyse l’usage et la gestion des eaux souterraines en Algérie, au Maroc et en Tunisie, à partir d’une étude des dispositifs institutionnels et politiques au niveau national et de 9 cas d’étude locaux. Ce qui suit est une synthèse analytique de la note de la BAD.
Depuis une soixantaine d’années, la diffusion de techniques de forage et de pompage a permis un développement rapide de l’usage des eaux souterraines pour l’irrigation au Maghreb. Ces pays sont devenus une des principales régions d’utilisation intensive des eaux souterraines pour l’agriculture dans le monde. Cette révolution, «silencieuse» car opérée souvent par les agriculteurs de façon informelle, hors du champ des politiques publiques, a permis une croissance agricole considérable. Cependant, ce développement a conduit à une pression très forte sur les ressources en eau. En Afrique du Nord, le taux de mobilisation des ressources souterraines renouvelables est élevé. Pour les nappes du Nord de l’Algérie, le taux d’exploitation moyen est ainsi de 80%. En Tunisie, le nombre total des aquifères est estimé à 273, dont 71 sont surexploités à un taux moyen de 146%. Le constat est aussi fait d’une surexploitation de la plupart des grands aquifères d’Afrique du Nord, tels que les aquifères du Souss, Tadla, Berrechid et Saïss, au Maroc, ceux du Bas-Cheliff, de la plaine de Mascara et du plateau de Mostaganem, en Algérie, et l’aquifère de Sisseb el-Alem, en Tunisie. Ces déséquilibres vont être accentués dans le futur, selon les prévisions des modèles de changement climatique. En effet, outre l’augmentation prévue de température, qui conduit à une augmentation de l’évapo-transpiration, en zone méditerranéenne, la pluviométrie devrait décroître. Ceci pourrait conduire à la fois à une moindre recharge des aquifères et à une utilisation accrue de ces aquifères par les agriculteurs pour compenser la croissance du déficit entre évapotranspiration et pluviométrie.
Dans un nombre croissant de régions, un tel développement agricole devient non durable, du fait de la surexploitation des aquifères mais aussi de la salinisation des sols, lorsque l’eau souterraine est salée. Les impacts de cette exploitation non durable commencent à être visibles. Il s’agit ainsi de la salinisation des sols dans le Bas-Cheliff en Algérie, ou de la forte baisse de l’agriculture irriguée en Chaouia côtière au Maroc.
De plus, cette mise en irrigation à partir d’eau souterraine est souvent effectuée pour une agriculture intensive, exigeante en intrants et conduisant à des risques de pollution des nappes par les engrais azotés. Les petites exploitations familiales, qui ont des capacités limitées de creuser toujours plus profond ou de partir pour continuer leur activité dans d’autres régions, sont les plus vulnérables à de tels usages non durables des eaux et des sols. En l’absence d’une gestion de cet usage non durable, c’est toute l’économie agricole locale qui est fragilisée, avec des effets en cascade sur le développement rural, les filières agricoles, et in fine la sécurité alimentaire des pays concernés.

Des ressources devenues d’importance majeure

En Tunisie, le nombre de puits de surface a doublé en 20 ans, de 60.000 en 1980 à 120.000 en 2000. Cette croissance a aussi continué durant les dix dernières années. Les eaux souterraines représentent désormais environ 52% des eaux utilisées en Algérie, 44% en Tunisie et 14% au Maroc. La baisse des coûts de forage a été le facteur principal de cette croissance. Il est à noter que, dans les trois pays, les agriculteurs ont mentionné que la forte diminution des coûts de forage a été permise par l’arrivée de foreuses d’origine syrienne. D’autres facteurs sont aussi intervenus dans cette croissance rapide de l’irrigation à partir d’eaux souterraines.
Ainsi, la baisse des surfaces moyennes par exploitation a conduit à une pression pour intensifier les systèmes de culture. De plus, en Algérie, au début des années 2000, la sécheresse a conduit à réorienter, dans l’urgence, l’eau des barrages destinée à l’agriculture vers les villes pour répondre au manque d’eau potable. Beaucoup d’agriculteurs qui ont vu leur allocation en eau de barrage réduite ou annulée ont alors creusé des puits et forages. L’impact principal de la surexploitation est la baisse des niveaux des aquifères.
Au Maroc, la nappe profonde de l’aquifère du Saïss a baissé en moyenne de 3 mètres par an dans les 20 dernières années. Le volume stocké dans l’aquifère de Berrchid est passé de 1.500 millions m3 en 1980 à 800 millions m3 en 2009, selon l’agence de bassin de Bouregreg-Chaouia. Le dénoyage est déjà observé dans les zones périphériques de cette nappe. L’agence de bassin du Bouregreg-Chaouia prévoit que la nappe pourrait être complètement dénoyée en 2025.
De plus, lorsque la nappe est située en zone côtière, la surexploitation peut conduire à l’intrusion saline. C’est le cas de la zone littorale de la Chaouia côtière au Maroc, où, suite à la forte augmentation de la salinité, les agriculteurs ont dû revenir à l’agriculture pluviale. Ce biseau salin, causé par la surexploitation des nappes, est aussi présent pour de nombreux aquifères côtiers algériens et tunisiens.
Enfin, dans tout le nord-ouest algérien et dans de nombreuses zones oasiennes des 3 pays, les eaux souterraines sont naturellement salées. Leur usage pour l’irrigation conduit à un risque de salinisation des sols. Dans la vallée du Cheliff en Algérie, cette irrigation avec des eaux souterraines salées a conduit à une augmentation de la salinisation secondaire des sols qui a progressé de 35% entre les années 1950 et les années 2000. Dans le cas du Bas-Cheliff, la sodification en cours des sols conduit à leur déstructuration progressive.
En ce qui concerne les aquifères partagés entre les trois pays, le principal est le Système aquifère du Sahara Occidental, étendus entre l’Algérie, la Tunisie et la Lybie. Cet aquifère est prélevé à hauteur de 2,2 milliards de mètres cubes par an, soit un volume supérieur à la recharge de 1 milliard de mètres cubes. Bien que les volumes stockés soient très importants, la concentration des points de prélèvements conduit à un fort rabattement des niveaux piézométriques dans certaines zones. Le niveau piézométrique a ainsi baissé de plus de 100 mètres dans la zone de Ghadames et a causé la disparition de l’artésianisme dans de nombreuses régions. Il existe aussi différentes nappes communes entre le Maroc et l’Algérie, dont certaines sont aussi surexploitées, mais de taille et d’importance économique relativement moindres selon un rapport de UNESCO en 2011.

Une large gamme d’instruments mise en œuvre pour stopper la surexploitation

Les différents instruments utilisés ou envisagés pour faire face à l’usage non durable des nappes peuvent être regroupés en trois catégories : ceux visant à augmenter la ressource en eau, ceux visant à inciter à une baisse des prélèvements et ceux visant à imposer aux agriculteurs de ne pas augmenter les prélèvements.
Pour faire face à la surexploitation des nappes, la Tunisie a été le pays qui a le plus tôt mis en œuvre des politiques de gestion par l’offre, c’est-à-dire l’augmentation de la ressource en eau disponible. En Algérie et au Maroc, si bien des politiques d’augmentation des ressources en eau ont été depuis longtemps suivies, elles n’ont que très récemment été conçues spécifiquement pour faire face à cette surexploitation des nappes.
Des initiatives de recharge de nappe existent depuis 1992 en Tunisie, représentant 64 millions de m3 en 2006 sur 21 nappes souterraines, selon le Rapport national sur l’état de l’environnement de 2007. Des lâchers du barrage Nebhana sur des plaines d’inondation ont ainsi permis de réalimenter la nappe de Kairouan. Dans le Nord, l’eau de la vallée de la Medjerda est transférée jusqu’à la zone côtière de Ras El Jebel, puis infiltrée dans la nappe à travers une dizaine de sites, qui sont d’anciennes carrières ou des puits. En Algérie, des bassins de recharge ont été utilisés dans la zone centrale de la Mitidja. Enfin, au Maroc, des seuils sur les oueds ont été construits pour favoriser l’infiltration des eaux de crue sur les oueds Ghmat (dans le Haouz) et Souss. L’autre politique d’augmentation des ressources est la conception de périmètres irrigués qui utilisent des eaux superficielles provenant d’un bassin voisin.
Que ce soit la recharge de nappe ou la création de périmètre irrigué par transfert d’eau, ces politiques font face à la difficulté que, dans un nombre croissant de bassins versants, les principales ressources en eau superficielles sont déjà mobilisées, conduisant à des volumes régularisés de plus en plus faibles pour de futurs aménagements.
En Algérie, une réflexion est en cours pour utiliser de façon systématique les eaux usées traitées des grandes villes pour l’irrigation. L’administration tunisienne a développé depuis longtemps cette réutilisation des eaux usées traitées. Force est de constater que les succès sont mitigés ; les agriculteurs rechignent à utiliser ces eaux dont l’usage ne permet pas de cultiver des cultures maraichères à forte valeur ajoutée. En Algérie, plus de 20 stations ont été conçues pour les principales villes. L’objectif est qu’une fois que ces stations fonctionnent, l’eau des barrages puisse être réorientée vers l’agriculture.

Un intérêt croissant pour l’agriculture au Maghreb

Malgré l’urbanisation des sociétés au Maghreb, les zones rurales vont rester de première importance dans les années à venir. L’effectif des populations rurales des trois pays étudiés devrait rester stable d’ici à 2020. De plus, le secteur agricole reste un secteur fondamental de l’économie du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, avec un PIB agricole respectivement de 18%, 11% et 13%. Comme ailleurs dans le monde, ce secteur agricole reprend une importance croissante dans les politiques publiques. Le Maroc a ainsi, avec le Plan Maroc Vert, conçu une politique de grande envergure pour l’agriculture.
La mise en exploitation des eaux souterraines a été un des facteurs clés de la croissance de l’agriculture en Afrique du Nord durant ces dernières décennies, après la phase d’investissements publics dans des réseaux irrigués à partir des eaux superficielles. Cependant, cette utilisation est devenue aussi le principal risque de non-durabilité des usages de l’eau pour le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, et une des principales fragilités des économies agricoles de ces pays.
Les trois pays du Maghreb ont historiquement développé des stratégies différenciées pour faire face à la surexploitation des nappes. Ainsi, au Maroc et en Tunisie, l’approche choisie a d’abord été une mobilisation des ressources en eau, et plus récemment la recherche d’un contrôle de la demande en eau d’irrigation, notamment au Maroc, par une volonté de mettre en œuvre de façon plus active la régulation prévue dans les textes. En Algérie en revanche, une politique de régulation est en place depuis les années 1980, et ce n’est qu’au cours des années 2000 que le gouvernement a donné plus d’importance à une politique d’augmentation des ressources en eau. Dans l’ensemble, les politiques mises en œuvre étaient sectorielles, peu coordonnées, et n’appréhendaient pas de façon conjointe les différents risques liés à l’usage non durable des nappes sur un territoire donné.
Ce manque de vision intégrée correspondait aussi à l’absence, au niveau international, de modèles cautionnés par les bailleurs de fonds pour faire face à la baisse des niveaux de nappe, dans les situations où les usagers sont informels et les organisations de gestion de la ressource ont des moyens limités. Plus récemment, différentes initiatives ont vu le jour, à la fois pour chercher des façons innovantes de mobiliser de nouvelles ressources en eau, mais aussi en associant les différents acteurs locaux à la conception de «paquets» alliant instruments de création de ressource et de régulation des usages. Dans ce contexte où il n’est pas imaginable à court terme d’envisager un mécanisme de gestion comme celui utilisé dans la Beauce, avec mise en place de compteurs et de quotas pour chaque agriculteur, différentes approches innovantes ont été testées. Ces expériences ont souvent été conçues au niveau local, celui du territoire de l’aquifère.
Quoique plusieurs des initiatives analysées apparaissent prometteuses, aucune d’entre elles n’a jusqu’à maintenant permis d’assurer un retour à l’équilibre entre usage et ressource. Pour atteindre le double objectif d’une activité agricole et d’une utilisation des ressources souterraines durables, le document de la BAD argumente la nécessité de combiner différents instruments. Cette contrainte est aussi une opportunité, car ce type de combinaisons d’instruments sera bien plus acceptable par les agriculteurs que des instruments seulement orientés vers la conservation de la nappe. C’est autour de ce type de combinaisons qu’un consensus entre les différents acteurs concernés pourra se produire. Cette combinaison d’instruments peut être à la fois l’objet et la motivation de création de «communautés locales d’acteurs» qui puissent prendre l’initiative de développer de tels instruments vers une gestion durable du système agriculture-aquifère-sol. La constitution de ces coalitions pourrait faire l’objet d’un accompagnement, tout comme les réflexions qu’elles auront à mener sur les options possibles pour accompagner une économie agricole fondée sur l’usage durable des aquifères.
La gestion des eaux souterraines nécessite la conception de politiques territoriales innovantes, tout autant dans les instruments à utiliser que dans la manière de les concevoir et de les mettre en œuvre. De nombreuses ressources naturelles surexploitées au Maghreb partagent des caractéristiques similaires à celles des eaux souterraines, telles que la difficulté de contrôler individuellement les prélèvements de très nombreux usagers informels, la complexité des dynamiques de ces ressources naturelles, et les moyens limités des organisations publiques en charge de la gestion de ces ressources. C’est par exemple le cas des forêts et des zones steppiques utilisées comme parcours pour l’élevage. Les principaux principes de gestion présentés dans cette étude, telle que l’opportunité de combiner les approches, ou de construire des coalitions pour la réflexion et la gestion qui englobent des acteurs au-delà du couple agriculture-ressource naturelle, seront aussi des éléments importants de réflexion pour se donner les moyens d’une gouvernance effective, alliant niveaux local et national, pour ces autres ressources naturelles.

SEACO

lundi 5 décembre 2011

VEOLIA... prix Pinocchio 2011

Veolia, une entreprise nominée aux prix Pinocchio 2011...
Organigramme de Veolia Environnement

extrait de l'article : Veolia Environnement, utilise dans sa communication les principes du développement durable et du Droit à l’Eau. En mars 2010, Veolia Eau a déclaré à l’expert indépendant chargé de la question des droits humains et de l’eau auprès du Haut Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies que le coeur de son activité consistait à « porter de l’eau à ceux qui en ont le plus besoin. » Cependant, la multinationale concentre ses activités dans les pays « économiquement rentables » et non ceux où il y a les plus grands besoins en eau, notamment en Afrique sub-saharienne. 

SEACO

samedi 3 décembre 2011

Le ministère des Ressources en eau dépose plainte - La Nouvelle République -

Le ministère des Ressources en eau dépose plainte - La Nouvelle République -

Le ministère des ressources en eau dépose plainte contre le groupe allemand Gelssenwasser, qui était chargé de gérer la SEATA de Annaba.
les allemands devront rendre des comptes pour non respects des engagements contractuels...

SEACO

Tipasa, priorité à l'hydraulique...


De par sa géomorphologie, Tipasa est prédestinée à une vocation agricole et touristique. D'ailleurs, elle dispose de deux reliefs facilement repérables dès que vous visitez la wilaya. Un littoral superbement célèbre même en dehors des frontières nationales, recelant des potentialités naturelles énormes et disposant de l'un des grands parcs hôteliers avec ses complexes, notamment la Corne d'Or. Il n'y a pas que la mer qui attire les touristes, les vestiges à forte connotation historique et culturelle constituent un vecteur pour une clientèle élitiste.
Une zone montagneuse qui fait 20% de la surface très boisée avec une verdure qui « descend » jusqu'au front de mer dessinant un magnifique tableau naturel où le bleu et le vert s'épousent presque toute l'année. La Mitidja, magnifique plaine amputée territorialement de sa sœur jumelle de Blida, ne cesse de donner des rendements agricoles satisfaisants et n'a pas encore livré tous ses secrets. Attend-elle une main généreuse du Ciel conjuguée à une autre, sur terre, professionnelle et managériale pour exhumer ses richesses enfouies sous son sol?
 Si l'eau est, par essence, un élément vital, il l'est encore plus pour la wilaya de Tipasa de par sa vocation. Cette dernière peut s'estimer heureuse de ne pas abriter de grands complexes industriels qui auraient rendu plus vulnérable la région sur le volet hydraulique. Mais si elle a pu échapper à une industrialisation, elle n'a pu éviter, par contre, une croissance urbanistique qui n'a épargné aucune partie de son territoire même au pied de ses piémonts, de ses douars et de ses archs.
 La wilaya se singularise également par sa consommation en eau fluctuante durant l’hiver et l’été. Ainsi en été, pas moins de 20 millions d'estivants affluent sur ses plages et ses unités touristiques. Une situation qui amplifie la demande en eau, dans une wilaya dont la pluviométrie se situe à 600 millimètres par an et qui n'est pas totalement captée vu l'absence d'infrastructures pour retenir cette eau de ruissellement.
 La wilaya de Tipasa ne dispose en fait que de deux barrages pour ne pas dire un seul, car celui de Merad, date non seulement du XXe siècle mais est à 90% envasé et ne sert finalement que pour l'irrigation par lâcher des vergers mitoyens. Donc, reste celui de Boukourdane qui alimente en eau potable 6 communes et irrigue le périmètre sahel ouest algérois de 2880 hectares. Ce qui explique les restrictions et les plages horaires d'alimentation de ce précieux liquide.
Même la ressource souterraine, pompée à travers des forages estimés à 45 millions de mètres cubes à partir de la nappe de la Mitidja et Mazafran alimentant les communes de la wilaya, n'a pas suffi à satisfaire une demande sans cesse croissante.
 D'ailleurs, cette pression n'a pas manqué de peser sur le niveau de cette nappe qui ne cesse de baisser. Le déficit demeure important, notamment dans 17 communes sur les 28 que compte la wilaya.
 Mostefa Layadi, wali de Tipasa, nous donne les explications de cette pression sur l'eau: « La couverture de l'eau, même si on dit qu'elle est importante, est liée à l'amélioration de la qualité de vie. Le relèvement du pouvoir d'achat de la population est synonyme de demande supplémentaire d'eau, l'amélioration de la qualité de l'habitat est synonyme de consommation d'eau et les effets du développement rural par la diffusion de la culture ont induit également une demande en eau de plus en plus importante. Une demande légitime d'eau courante à la maison, dans les douars montagneux et dans les dechras. C'est pourquoi les 50 000 m3 d'il y a cinq ou six ans ne sont plus suffisants aujourd'hui. D'autre part, il y a eu tout ce développement urbain de la wilaya qui fait appel aussi à l'eau. L'amélioration des conditions de vie est aussi consommatrice d'énergie et d'eau, de routes, d'écoles et de moyens récréatifs. Donc, nous disons qu'un nouveau mode de vie implique un nouveau mode de consommation d'eau et que le développement induit de nouveaux besoins. »
Mais il semble que la wilaya de Tipasa ait opté pour la formule « aux grands maux, les grands projets ». Tout le programme de l'investissement depuis 2000 et durant les deux quinquennaux a été centré sur l'hydraulique à tel point qu'au cours du premier quinquennat, le secteur a eu la part du lion avec 18% de crédits alloués. L'objectif était d'abord de donner des capacités de forages, de production, de transport et de distribution. Et cette tendance s'est traduite par la réalisation d’importantes infrastructures hydrauliques et va se poursuivre pour 2010-2014.
 Parmi ces projets figurent le barrage de Mousselmoune et celui de Kef Eddir que Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, considère comme un projet espoir de toute une région, à savoir Tipasa, Chlef et Ain Defla d'une capacité de 123 millions de m3/jour. Que de communes, de périmètres et de futures zones d'expansion touristiques de ces wilayas vont bénéficier de cette manne hydraulique ! L'étude d'adduction à partir du transfert de ce dernier ouvrage hydraulique vers les communes ouest a été entamée par l'Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT).
L'heure est également au dessalement de l'eau de mer. Ainsi, il y a eu déjà la réalisation d'une station à Fouka en 2010, qui apporte 120 000 m3 jour partagés équitablement entre Alger et Tipasa avec en aval l'aménagement par l'Algérienne des eaux (ADE) d'un réservoir à Koléa de 30 000 m3 destiné à alimenter 17 communes avec deux étapes dont la première permettra l'alimentation de Koléa jusqu'à Tipaza et la seconde de Tipaza jusqu'à Mennaceur. Selon les dires du directeur de l'hydraulique de la wilaya, Youcef Gabi, ce projet porte les caractéristiques suivantes : « La totalité physique de ce projet fait 113 km de conduite et nous avons 11 réservoirs en plus de deux stations de reprise pour alimenter 450 000 habitants. C'est cet objectif que nous voulons atteindre. »
L'autre station de dessalement d'eau de mer est prévue à Oued Sebt dans la commune de Gouraya et va en quelque sorte renforcer l'alimentation de 12 communes et l'étude d'adduction confiée à l'ADE à partir de cette station est terminée.
Si les efforts sont colossaux en matière d'investissement dans ce secteur, avec aussi des indicateurs importants au niveau des raccordements et de l'assainissement, il n'en demeure pas moins que la qualité du service en termes de régularité, de qualité d'eau et de disponibilité H24 est récurrente. Est-ce la gestion actuelle bicéphale de la ressource qui est à l'origine de tant de désagréments ? Le wali nous éclaire sur le sujet: « Au niveau de la wilaya, nous disposons de deux systèmes; nous avons une partie gérée par les APC et une autre par l'ADE. Les premières sont non outillées pour ce genre de gestion. Elles n'ont ni les sources, ni les compétences, ni le management nécessaire. Même la seconde n'est pas suffisamment outillée car son encadrement a été récupéré au niveau des agences de wilaya. D'ailleurs, l'Etat vient de confier la gestion de l'eau à la SEAAL. Donc, on va avoir une visibilité sur un diagnostic des réseaux, des moyens et des potentialités, nous allons avoir un plan de développement intégré où vont intervenir tous les partenaires de la ressource eau. Cette gestion entrera en vigueur en janvier prochain et les trois mois qui nous séparent de cette date seront mis à profit pour faire un diagnostic général. »
 L'hydraulique agricole avec une irrigation de plus de 62 000 hectares gérés par l'office d'irrigation dépendant du ministère de l'Agriculture commence à porter ses fruits. Des rendements agricoles boostés par les différentes mesures d'encouragement des pouvoirs publics à travers des fonds et des programmes tels le PNDA, le FNRDA et autres, attirant de plus en plus dans le monde agricole des gens qui ont fait de ce métier un choix et sont pour la plupart diplômés, innovateurs, ayant un background et des objectifs et employant des techniques modernes qui ont des effets sur l'économie de l'eau en recourant à l'aspersion et au goutte à goutte.
 Tipasa compte également irriguer un périmètre de 1200 hectares à travers la récupération des eaux de la station d'épuration de Hadjout et de Tipasa et l'étude devra être terminée au cours de cette année avec un bureau d'études privé national.
Concernant l'assainissement, la wilaya veut donner un sérieux lifting pour préserver son image touristique par la protection de son littoral des déversements des eaux usées. Pas moins de trois stations d'épuration sont dans son agenda : celle de Tipaza, qui a été réalisée terminée et opérationnelle, d'une capacité de 70 000 équivalents habitant, gérée par l'Office national de l'assainissement (ONA), celle de Hadjout de même capacité et celle de Koléa qui donne 15000 m3/jour et il est question de prévoir son extension à 20 000. Une autre sera bientôt gérée par l'ONA à Bou Ismail d'une capacité de 150 000 équivalents habitant.
 « Un investissement colossal a été fait dans ce cadre-là et cet effort s'est encore poursuivi. La priorité est donnée à l'hydraulique et aux infrastructures de base, parce que c'est la base de développement. Les perspectives sont bonnes. Mais il y a un temps de latence pour les effets de ces investissements sur la quotidienneté de la vie du citoyen », conclura le wali de Tipasa.
Article original ici, ElDjazair.com de Brahim Bensefia
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