Un blog pour discuter de la gestion de l'eau en Algérie. Le site est ouvert à tous afin de débattre où de s’exprimer sur le sujet. J’espère que vous trouverez l’information que vous cherchez, un blog à lire…

samedi 17 septembre 2011

L'ONA

L'Office National de l'Assainissement


Le Directeur général de l’Office National de l'Assainissement ONA, Mr. Karim Hasni à répondu aux questions de El Djazair.com, dont voici de larges extraits.
L'ONA gère le traitement d'un produit vital (l'eau) et sa raison d'être est de lui assurer une « seconde vie »
l'eau (conventionnelle et non conventionnelle) est au centre d'enjeux politiques, économiques et sociaux de première importance. Selon les prévisionnistes, les guerres du XXIe siècle graviteront autour de l'eau, d'où la nécessité, et en raison du climat semi-aride du pays, de faire de cette « deuxième vie» de l'eau une exigence, une conditionnalité stratégique et un outil de développement durable indiscutable. Les impacts de cette « seconde vie » ou réutilisation des eaux usées épurées (REUE) sont multiples : c'est la réduction de la mortalité notamment, sachant qu'annuellement 1,7 million de décès (dont 90% d'enfants) sont enregistrés et attribués à la non-potabilité de l'eau consommée et à l'absence d'assainissement collectif ou autonome. En rapport avec ce dernier aspect, l'Algérie a atteint les Objectifs du Millénaire définis par l'ONU quant à l'accroissement du taux de raccordement au réseau d'assainissement ; ce sont les maladies à transmission hydrique qui s'effacent. Et si l'adage « la santé n'a pas de prix, mais a un coût », l'assainissement s'attaque frontalement à ce coût, et à défaut de le réduire à néant, il a l'avantage au moins de l'optimiser ; c'est l'économie de l'eau, par substitution, qui est mise en pratique ; c'est la contribution à la sécurité alimentaire qui est positivement satisfaite et c'est aussi les engagements pour une Méditerranée « propre » qui sont sur le point d'être honorés, à travers la « barrière » épuratoire du littoral.
L'Office national de l'assainissement a été créé pour répondre à ces contraintes. Il est présent dans les 48 wilayas du pays pour assurer le service public de l'assainissement et intervient, à travers : ses 4 filiales (Seaal, SEOR, Seaco et Seata) à qui ont été confiées la gestion et l'exploitation des services publics de l'eau et de l'assainissement des wilayas, respectivement d'Alger, d'Oran, de Constantine et d'Annaba- El Tarf ; ses 41 unités en charge de la gestion et de l'exploitation du système d'assainissement de 41 wilayas ; ses 2 directions assainissement d'El Oued et Ouargla qui encadrent la gestion et l'exploitation des systèmes d'assainissement de ces deux wilayas, systèmes réalisés dans le cadre de deux mégaprojets qui ont permis l'éradication de la remontée des eaux. L'Office national de l'assainissement est en charge aussi de la maîtrise d'ouvrage déléguée pour le compte de l'Etat de plusieurs projets de réalisation d'ouvrages d'assainissement et particulièrement les stations d'épuration, dans le but de combler le déficit en matière d'épuration des eaux usées dans le cadre de l'ambitieux programme quinquennal 2010- 2014.


L'Algérie a 1200 km de côtes couvrant 14 wilayas. Il s'agit des wilayas de Chlef, Bejaïa, Tlemcen, Tizi Ouzou, Alger, Skikda, Annaba, Mostaganem, Oran, Boumerdes, El Tarf, Tipasa, Ain Témouchent et Jijel. Ces wilayas comportent 136 communes et 145 agglomérations situées sur la bonde côtiére, où vivent 1,6 million d'âmes. 301 points de rejet d'eaux usées en mer ont été recensés avec l'identification, la codification et l'élaboration de la carte des rejets par l'ONA. Par ces points de rejet, un volume d'eaux usées important est déversé chaque jour directement dans la mer Méditerranée sans aucun traitement préalable, ce qui engendre la pollution de 152 plages. Pour éradiquer ces points de rejet, le Plan national de l'eau a prévu un important programme d'investissement visant à canaliser ces eaux usées non traitées vers les stations d'épuration au moyen de stations de relevage et du réseau de collecteurs d'assainissement. Les besoins en stations d'épuration sont évalués pour le littoral à quinze stations totalisant une capacité épuratoire d'un million d'équivalent habitant, auxquels s'ajoutent une demande de 1800 km de réseau et soixante stations de relevage. Sur un plan général, le secteur des ressources en eau a engagé la réalisation de stations d'épuration des eaux usées urbaines selon quatre priorités. La priorité « une » concerne, successivement, les agglomérations situées près des nappes en exploitation et des champs de captage, et celles de plus de 100 000 habitants. Viennent ensuite en priorité « deux », les agglomérations situées en amont des barrages en construction. En troisième lieu (priorité trois), sont classées les localités côtières qui sont source de pollution du littoral, et enfin, (priorité quatre) le reste des agglomérations, dont la population est inférieure à 100 000 habitants. A fin juin 2011, l'ONA assure, dans les 43 wilayas, la gestion et l'exploitation de 70 stations d'épuration, de 222 stations de relevage et de 29 306 km de réseaux d'assainissement.

Actuellement, l'ONA compte 70 stations d'épuration réparties sur l'ensemble du pays. La capacité totale de ces stations avoisine 290 millions de m3 par an. A fin juin 2011, le volume traité avoisine 59 millions de m3 et les prévisions de clôture de l'exercice s'établissent à 120 millions de m3. Le potentiel de la réutilisation des eaux usées épurées au bénéfice de l'agriculture évoluera d'une manière significative en passant de 10 millions de m3 en 2011 à environ 200 millions de m3 en 2014, et le nombre de stations concernées par la REUE sera de 25 STEP à l'horizon 2014. La superficie irriguée par les eaux usées épurées avoisinera les 20 000 hectares à l'horizon 2014, soit une contribution de 7% aux 270 000 hectares prévus par le plan quinquennal. La réutilisation des eaux usées épurées va concerner également la recharge de la nappe.

Enfin et concernant sa clientèle, l'ONA va contribuer, outre avec 119 millions m3 d'eau usée épurée, au développement, par l'irrigation de l'agriculture, à l'extension de son marché, aux bénéficiaires de l'ANSEJ (floriculture, nettoiement des chaussées, arrosage des parcs), à l'approvisionnement en eau usée épurée des stations de lavage et au recyclage des eaux au profit de la sphère industrielle. 

l'article original ici : El Djazair.com

Pour ceux qui s'intéressent à l'assainissement, je vous propose aussi de lire mes dernières publications :

- l'assainissement, la STEP de Constantine lien
- la réutilisation des eaux usées lien
- l'ONA, la certification ISO 14001 lien

SEACO

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