Un blog pour discuter de la gestion de l'eau en Algérie. Le site est ouvert à tous afin de débattre où de s’exprimer sur le sujet. J’espère que vous trouverez l’information que vous cherchez, un blog à lire…

samedi 6 octobre 2012

El Tarf, le bricolage et les critiques du Ministre...


L’étude d’aménagement du bassin versant de oued Mefragh ne sera achevée qu’au mois de décembre. En attendant la soumission du projet au Conseil de gouvernement, le lancement de l’avis d’appel d’offres et ensuite le lancement des travaux, ce bassin, où se déversent l’ensemble des oueds de la wilaya d’El-Tarf et qui a été à l’origine des inondations qui ont ravagé la région au mois de février 2012, reste à la merci des aléas climatiques…
Le nouveau ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, en visite d’inspection ce jeudi, dans la wilaya d’El-Tarf, a découvert, à sa grande surprise, que le budget de curage et d’aménagement des six oueds de la région, qui est de 1 157 000 000 DA, a été pratiquement consommé alors que le taux d’avancement des travaux n’a pas dépassé les 66% alors que l’hiver approche. Le premier point de la visite, oued Boukhmira, dans la commune d’Echatt, a été largement suffisant pour le ministre pour réaliser que ces travaux qui revêtent pourtant un caractère d’urgence compte tenu des inondations du mois de février 2012 peinent à avancer. Le wali d’El-Tarf, visiblement gêné, a avancé les motifs d’absence de matériel de curage et autres moyens. Hocine Necib n’a pas fait dans le détail et a instruit le directeur de l’hydraulique de la wilaya d’El-Tarf de prendre immédiatement l’affaire en main tout en lui accordant une enveloppe supplémentaire de 10 millions de dinars. Mais si ces projets sont plus ou moins en cours de réalisation, il en est un, et des plus importants, qui est encore au stade de l’étude.
Le dilemme de oued Mafragh !
Ce bassin, où se déversent l’ensemble des oueds de la région, est souvent bouché, ce qui provoque des inondations cycliques ravageant à chaque fois les terres agricoles et les infrastructures routières. Ce oued qui peut véhiculer jusqu’à 2 500 m3 d’eau à la seconde est en contact permanent avec la mer. Le problème est que le sable de la mer s’infiltre à travers une embouchure et provoque un amoncellement au niveau du lit de l’oued. Les eaux qui proviennent des cinq autres oueds de la région stagnent et génèrent des inondations. Une étude d’aménagement du bassin versant et des berges de l’oued Mafragh ainsi que la réalisation d’un musoir ont été attribuées à un bureau d’études après les inondations de février 2012 ; pour un délai de cinq mois et un budget de 1,5 milliard de centimes. Non seulement l’étude ne sera achevée qu’au mois de décembre 2012, mais le ministre a constaté sur la fiche technique qui lui a été présentée que le travail fait est basé sur des éventualités. «Il s’agit d’une question de la plus haute importance, des vies humaines sont en jeu et nous n’avons pas droit à l’erreur. Je ne comprends pas pourquoi vous employez sur vos fiches techniques l’expression Eventuel… Nous ne sommes plus dans l’éventualité du moment qu’il s’agit d’un projet de sécurité. Je veux une étude à long terme, en mesure de résoudre définitivement ce problème», a-t-il martelé avant de sommer les différents intervenants en charge de l’étude de finaliser le travail avant novembre 2012 afin qu’il puisse soumettre le projet en Conseil des ministres pour approbation et ensuite lancer l’avis d’appel d’offres et entamer les travaux nécessaires.
La grande déception de Hocine Necib
Le ministre des Ressources en eau n’a pas trouvé les mots pour décrire sa grande déception en découvrant l’état dans lequel se trouvent les lacs d’El Kala. Il s’est contenté de dire en visitant le complexe humide de la zone nord-est de la wilaya : «Cela me fait mal au cœur !» Il s’agit du lac Tonga, classé par l’Unesco patrimoine mondial (zone 1), vu son importance. Le lac est empli en effet de saleté, d’herbes toxiques d’ordures. Plus encore, l’absence d’un curage régulier de ce lac a provoqué son débordement lors des inondations de février 2012 ayant causé des dégâts considérables aux infrastructures hydrauliques de la région. Le wali et le directeur du complexe de la zone humide en question ont justifié cette situation dramatique par le fait qu’il s’agit d’un patrimoine protégé et qu’il n’est souvent pas facile d’engager des travaux de nettoyage. Mais ce n’est pas l’avis de tous. Un spécialiste approché sur les lieux expliqua que zone protégée ne veut pas dire qu’il n’est pas permis d’entretenir le lac ou de créer de la vie autour mais, au contraire, ajoute-t-il, «cela s’impose». Le président de l’APW d’El Tarf, présent sur les lieux, a affirmé au ministre que depuis plus de trente ans, voire avant l’époque où les riverains du lac procédaient à son désherbage, les autorités locales n’ont pas entrepris la moindre action. En attendant, les eaux contaminées de lac Tonga se déversent dans l’une des plus somptueuses plages d’El-Kala. Il s’agit de la plage Missida. «Depuis 2007, vous nous dites que vous allez procéder au nettoyage du lac Tonga et régler le problème de déversement dans la plage de Missida mais vous n’avez rien fait encore», dira le P/APW au directeur de l’environnement de la wilaya d’El-Tarf. Pour venir à bout de cette situation, ne serait-ce que partiellement, Hocine Necib a instruit le wali d’El-Tarf de créer une commission de wilaya dans laquelle siégeront différents secteurs pour se concerter et pouvoir ensuite passer à l’action.
Un ciel clément et des robinets à sec !
La wilaya d’El-Tarf est l’une des régions les plus arrosées d’Algérie. Sa pluviométrie atteint parfois les 1 200 mm/an et est d’une intensité qui dépasse les 180 litres par seconde à l’hectare. Des averses très concentrées qui, faute d’une bonne canalisation, donnent lieu souvent à des inondations ravageuses (1973, 1984, 1985, 2003, 2010, 2012). En l’absence d’une bonne gestion, cette clémence du ciel s’est transformée en malédiction. Car à côté de cela, la wilaya d’El-Tarf est l’une des régions qui souffrent le plus du problème de l’eau potable. Si dans le centre-ville d’El- Tarf et d’El-Kala, les citoyens ont accès à l’eau seulement deux fois par jour, selon une plage horaire, à l’ouest de la wilaya, la population reçoit de l’eau salée et achète de l’eau potable pour boire. Le ministre a promis que la situation sera redressée dans les plus brefs délais en lançant aux autorités locales de la wilaya : «C’est inadmissible, les gens ont soif et il faut leur donner de l’eau sans plus tarder.»
l'article original ici

SEACO

Aucun commentaire:

Articles les plus consultés (30 derniers jours)

Articles les plus consultés (toutes les périodes)

back to top