Un blog pour discuter de la gestion de l'eau en Algérie. Le site est ouvert à tous afin de débattre où de s’exprimer sur le sujet. J’espère que vous trouverez l’information que vous cherchez, un blog à lire…

mardi 11 décembre 2012

Algérienne des eaux (ADE)


Algérienne des eaux (ADE)
Pour un service public de qualité
Le paysage de la distribution de l’eau a été radicalement transformé, depuis la création en EPIC, en avril 2001, de l’Algérienne des eaux (ADE). Auparavant, dispersées entre plusieurs opérateurs des services des eaux, de performances inégales, les activités de distribution de l’eau tendent aujourd’hui à une homogénéisation à travers le territoire national. L’ADE, ayant intégré les anciens établissements et organismes publics nationaux, régionaux et locaux, a hérité au passage de tout le personnel de ces établissements y compris l’actif et le passif de leur gestion. C’est ainsi qu’elle a dû, dans un premier temps, prendre en charge les lourdes créances à recouvrer, réhabiliter des réseaux d’alimentation vétustes, installer des compteurs d’eau, établir avec les clients des relations nouvelles, sur la base notamment de la facturation de la consommation réelle, former et recycler du personnel dans les métiers de l’eau.                                                                          
Aujourd’hui, le souci majeur de l’ADE est d’offrir à ses abonnés un service public de qualité en mettant à leur disposition de l’eau potable en continu et s’efforce dans certains cas d’être équitable dans les dotations fournies. Il faut noter que la dotation qu’offre actuellement l’ADE – 168 à 170 litres par habitant et par jour, soit 1000 litres par ménage – se rapproche de celle des pays développés. L’autre préoccupation de taille de l’Algérienne des eaux est la lutte contre les déperditions d’eau sur les réseaux d’alimentation en eau potable. Ses équipes sont d’ailleurs mobilisées en permanence pour détecter les points noirs et les points faibles, dans le but d’améliorer la distribution.
Pour asseoir durablement un service public de qualité et se rapprocher davantage de ses clients, l’ADE compte élargir le réseau de points d’accueil-client pour une meilleure diffusion des informations les concernant.
Ce sont 25.000 employés, aux compétences et aux métiers les plus divers, qui s’activent chaque jour pour satisfaire cette exigence de service public de qualité. Pour y arriver, l’Algérienne des eaux est présente dans toutes les étapes qui vont de la production de l’eau jusqu’à sa distribution à domicile, en passant par les étapes de transfert, de stockage, d’adduction et de traitement. Sur ce dernier, l’ADE veille à ce que la qualité de l’eau distribuée soit au niveau des standards internationaux. Elle dessert aussi les unités industrielles qui ont besoin d’eau pour leur production.
L’ADE a par ailleurs quatre filiales dans le capital social desquelles est associé l’Office national de l’assainissement (ONA). Ces quatre filiales, dont le statut est celui de la SPA, sont la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL) ; la Société des eaux et de l’assainissement d’Oran (SEOR) ; la Société des eaux et de l’assainissement de Constantine (SEACO) et la Société des eaux de Tarf et Annaba (SEATA). Chacune, pour l’ensemble de la wilaya qu’elle concerne, a la charge d’assurer la mission de service public de l’eau. Elles assurent aussi le service de l’assainissement. Ces sociétés qui ne sont pas des entreprises étrangères mais des entités de droit algérien ont été créées avec des capitaux algériens avancés par l’Etat. L’Algérienne des eaux, société mère, et ses quatre filiales ont mis la formation, par la transmission du savoir-faire pour ce qui est de ces dernières, au cœur de leurs interventions et de leurs programmes. La ressource humaine formée est au cœur de leurs activités afin de bonifier leurs interventions, de gagner en efficacité et d’aller vers la performance. A ce propos des écoles gérées par les filiales de l’ADE, à Constantine, Oran, Tizi-Ouzou, forment sur leurs bancs des contingents d’agents dans différentes spécialités liées à l’eau. Une école supérieure des métiers de l’eau va du reste prochainement ouvrir ses portes à Cherarba, dans la commune des Eucalyptus.
Hocine Nécib, l’actuel ministre des Ressources en eau, dans la stricte continuité des directives données par l’ancien ministre, Abdelmalek Sellal, aujourd’hui Premier ministre, insiste particulièrement pour que la gestion soit sans cesse plus conforme aux attentes du citoyen et de l’intérêt général.
L’Algérienne des eaux devrait pouvoir relever le défi des nouvelles performances que l’on attend d’elle ; il semblerait que jusqu’à maintenant elle ait réussi à bien baliser ses parcours et à avancer assez sûrement.
Le tableau de bord de ses indicateurs de gestion montre à l’évidence le bien-fondé et la pertinence des choix effectués et des options prises pour un règlement durable de la question de l’eau potable.
Pour comprendre et mesurer l’enjeu que représente la formation pour une entreprise comme l’ADE, il faut avoir en tête la taille des indicateurs de gestion la concernant : celle-ci dessert en eau potable environ 20 millions d’habitants et compte quelque 3,2 millions d’abonnés. Ses quatre filiales desservent les quatre plus grandes villes du pays et l’ensemble des wilayas dont elles sont les chefs-lieux. Les communes dont l’alimentation en eau potable est directement gérée par l’ADE sont au nombre de 760 et il est prévu d’en intégrer une centaine d’autres d’ici la fin 2012.
Mais l’ADE n’a pas pour seule activité la production et la distribution de l’eau potable. En complément de cette activité, elle développe une autre qui n’est pas moins importante pour elle : la maîtrise d’ouvrage. Les études et travaux réalisés dans le cadre de la maîtrise d’ouvrage sont au nombre de 67. Ils concernent divers projets dont certains sont d’importance régionale, voire nationale. On peut à ce titre évoquer le système MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) destiné à desservir ces villes et leurs régions ; les grands transferts à partir des barrages, les raccordements aval des stations de dessalement d’eau de mer, les grandes stations de déminéralisation et de defférisation de Tindouf, El Oued, Ouargla, Illizi…
C’est dire la taille de l’entreprise et par conséquent, la pertinence de la démarche tendant à assurer en interne certaines formations indispensables pour mieux mener à bien les projets et améliorer sans cesse la gestion pour aller vers la performance.
El Djazaïr.com s’est entretenu avec Abdelkrim Méchia, directeur général de l’ADE, qui a bien voulu se prêter à l’exercice des questions-réponses.
Tout un programme finalement, pour … « de l’eau pour tous, de l’eau partout ». Le slogan de l’Algérienne des eaux, aussi éloquent que révélateur, est une sorte de promesse : mettre fin aux pénuries d’eau qui ont habité le quotidien des Algériens durant des lustres. Une promesse plutôt tenue qui paraissait démesurée lors de la création de l’entreprise en 2001. Mais, Monsieur le Directeur général, peut-on dire, aujourd’hui, que l’ADE a mené à bien son ambition de ramener l’eau partout et pour tous, comme le dit son slogan ? S’il s’agit de faire couler de l’eau dans les robinets pour tout habitant de l’Algérie, quel que soit le lieu où il se trouve, il est évident que ce ne sera jamais le cas. D’ailleurs, ce ne sera jamais le cas, dans aucun pays au monde. Nous avons tout de même des raisons d’être satisfaits. Notre satisfaction a un baromètre, cependant, celle de nos concitoyens. Sont- ils satisfaits ? Beaucoup se diraient satisfaits. Le sont-ils absolument et sans limite ? Certainement pas. Heureusement d’ailleurs, car nous n’aurions plus à travailler pour apporter aux uns et aux autres plus de satisfaction, ce qui serait absurde pour une entreprise. Vous êtes affirmatif quant à l’alimentation en eau potable des Algériens ? Je voudrais dire quelque chose de plus facile à défendre : en 2012, la distribution est de très loin préférable à ce qu’elle a été dix ans auparavant. C’est incontestable ! Rappelez-vous cette chanson- sketch qui disait « dja el ma » C’était cela ! Il fallait à de nombreuses familles faire le guet, pendant la nuit chacun à tour de rôle parfois, à l’affut devant le robinet pour voir les premières gouttes, pour commencer à remplir les jerricans. Ce n’est quand même plus le cas aujourd’hui. L’eau est en général disponible partout, et dans de nombreux endroits, H24. Les habitants d’Alger, comme pratiquement l’ensemble des communes de la wilaya, sont alimentés sans interruption notable, ils ne connaissent que les coupures justifiées par les travaux de maintenance ou tendant à l’amélioration du service. C’est la même chose partout ? C’est l’ambition du ministère en charge du secteur, elle répond au programme du président de la République : régler définitivement la question de l’eau potable et cela pour un horizon lointain. Autrement dit, ne pas faire dans le bricolage qui consiste à faire prendre patience à la population, à lui donner pleine satisfaction, en menant à bien des projets importants, intégrés, complémentaires, réfléchis, dans la perspective de la longue durée. Le programme de l’Etat a paru extrêmement ambitieux, au regard des projets gigantesques. La tâche ne vous faisait pas peur ? Le grand atout que nous avions, c’était l’extraordinaire passion d’Abdelmalek Sellal, notre ancien ministre, aujourd’hui Premier ministre, pour tout ce qui concernait notre secteur dont il a été, tout au long de la mise en œuvre de cet ambitieux programme, le premier responsable. De plus, l’ADE a travaillé à l’unisson avec tous les organismes sous tutelle qui ont su harmoniser leurs activités et leurs plans de charge avec les nécessités qui apparaissaient dans la conduite des projets : Agence nationale des ressources hydriques, Office national de l’assainissement… L’un des projets connus de tous est cette extraordinaire opération qui a consisté à amener de l’eau d’In Salah vers Tamanrasset. Des milliers de travailleurs ont réussi, dans les métiers les plus divers, à joindre leurs efforts, à coordonner leurs compétences, à rentabiliser leurs équipements et leur savoir-faire pour relever ce défi si grand : faire voyager l’eau sur quelque 750 km, multipliés par deux, les conduites sont en double. Et cela, sous des températures atteignant parfois les 53° à l’ombre ! Tout cela démontre bien que la volonté agissante peut vaincre les plus grands obstacles et relever les plus grands défis .Oui, en effet. Monsieur Méchia, est-ce une question seulement de moyens pour avancer le fondamental ? N’y a-t-il pas aussi le management des équipes ? Indiscutablement, si nous avons pu avancer, c’est parce que Monsieur Sellal, notre ancien ministre, a su nous faire avancer par l’attention qu’il portait de façon constante et une vigilance de tous les instants à chaque projet en cours, par sa force de caractère. Le dynamisme, c’est quelque chose de communicatif, comme l’enthousiasme. Savoir que l’on travaille à régler, sinon définitivement du moins durablement, une question aussi vitale que la disponibilité de l’eau apporte une énergie démesurée. Au sein de l’ADE, nombreuses sont les personnes qui ont participé non sans fierté à la réalisation des grands projets destinés à rendre l’eau disponible partout, pour le plus grand nombre possible. L’ADE est jeune. Est ce que cela explique que malgré les résultats, il y ait encore des réclamations ? Elles existent et sont nombreuses, mais elles ne concernent presque plus la disponibilité de l’eau. Ce grave problème est réglé. Souvenez-vous dans les années 2001-2002, les réserves étaient si basses qu’il se disait que notre pays allait importer de l’eau par bateau ? Les barrages, les transferts d’eau qui parfois se font sur des centaines de kilomètres, les stations de dessalement de l’eau de mer ont fait que dorénavant l’eau est disponible en quantité satisfaisante sur la plus grande partie du territoire. Reste la qualité ? Si vous parlez de la qualité de l’eau, elle obéit à des normes très sévères, correspondant à celles de l’OMS. Nos laboratoires effectuent des milliers d’analyses chaque jour. SEAAL, SEOR, SEACO, SEATA, nos filiales, en font de même.
Un nouveau défi, alors ? Oui, et il est de taille. C’est celui de la qualité de nos prestations vis-à-vis de notre clientèle. Nous sommes un service public, qui se doit d’écouter les doléances de nos clients, de traiter leurs réclamations, de faire face à leurs demandes, de veiller à leur accueil. Qu’il s’agisse d’une fuite à réparer, de la contestation d’une facture, fondée où infondée, nous nous devons de les satisfaire. Cette règle a une grande importance. Un client satisfait devient un client civiquement responsable. Donc, la règle pour vous, c’est désormais la qualité avant tout ? C’est la satisfaction de notre clientèle avant tout. Toutefois, nous espérons avoir en retour une relation de gain réciproque en matière de satisfaction, en s’acquittant de ses factures, cela est à peu près acquis partout. Mais qu’il en vienne surtout, et cela est au moins aussi important, à comprendre combien l’eau est précieuse et qu’il a des devoirs à son endroit : la nécessité d’éviter le gaspillage. L’abondance n’est que relative, voire illusoire et peut conduire, sans que le client gaspilleur s’en rende compte, à la pénurie. D’où la nécessité de développer un service public performant. Quelles mesures avez-vous prises pour aller vers ce résultat ? Je n’en citerai qu’une : désormais, grâce à un accord conclu avec Algérie-Poste, nos clients peuvent s’acquitter de leurs factures de consommation d’eau en allant dans n’importe quel bureau de poste, et cela sur l’ensemble du territoire national. Vous n’auriez pas pu mener de front le défi de la quantité et de la qualité ? Nous n’avons jamais négligé la question de la qualité du service de l’eau. Elle ne pouvait être prioritaire dans un pays trop déficitaire du point de vue de la ressource.
Hocine Nécib, notre nouveau ministre, n’a pas manqué de nous donner une directive en parfaite adéquation avec les directives d’Abdelmalek Sellal: celle de faire en sorte que la qualité du service assuré franchisse un pas décisif du point de vue de la qualité. L’intérêt qu’il porte à cette question est tel qu’il est très fréquemment en visite sur les chantiers, les lieux de projets, partout là où il peut prendre la mesure des efforts en cours et plus encore de ceux à accomplir, pour amener le service public à un niveau de qualité optimal. Ses directives sont fort claires et dites avec suffisamment d’insistance, pour en faire sentir l’importance. Nous nous y employons, notamment par la formation de nos 25.000 employés qui ont saisi l’enjeu social que représente la qualité de leur engagement professionnel quotidien…
Résumons donc, cet entretien. L’Algérienne des eaux ? Faire et apprendre à faire. Puis sans cesse à mieux faire…
article original ici

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