Le contrat de gestion déléguée des services publics de l’eau et de l’assainissement d’Oran établi entre SEOR et la firme espagnole AGBAR est arrivé à terme, après 5 années et demie de validité.
Quelle est la prochaine étape : une reconduction du contrat avec de nouvelles missions ou un au-revoir et merci pour les loyaux services ? Cela se décidera à haut niveau. Mais avant cela, nous avons appris, de sources responsables au niveau du ministère des Ressources en eau, que l’heure des comptes a sonné, puisque l’évaluation constitue une étape décisive de l’avenir «des experts d’AGBAR» au sein de la SEOR.
Les objectifs fixés au début de cet engagement ont-ils été atteints ? L’alimentation en eau potable de la population d’Oran en H24 avec une bonne qualité, l’amélioration de la gestion commerciale des services de l’eau, la collecte l’épuration et la réutilisation des eaux usées et enfin la formation et la mise à niveau du personnel de SEOR. Ce sont les principales missions confiées par les pouvoirs publics aux «managers d’AGBAR» intégrés au sein de SEOR, dans le cadre de la gestion déléguée de l’eau d’Oran.
Une chose est sûre, beaucoup de citoyens d’Oran affirment avoir ressenti une nette différence dans la gestion des services de l’eau qui est plus «présente» dans les robinets qu’auparavant. Côté qualité, les responsables de SEOR ne cessent d’affirmer que les normes de potabilité sont scrupuleusement respectées, sans pour autant arriver à convaincre leurs clients de la boire. Il faut dire que l’Etat algérien a consenti des milliards et des milliards réclamés par SEOR pour la réhabilitation des réseaux d’AEP, des ouvrages ainsi que l’acquisition d’équipements et substances de traitement des eaux.
L’heure est au bilan
Résultat, des dizaines de quartiers et villages ne voient l’eau couler dans les robinets que quelques heures par semaine, à l’instar de Graïdia, El Moualek, Cap Blanc, Mnadsia, El Khdaïmia, pour lesquels SEOR évoque encore et toujours les éternels raccordements du MAO inachevés par les instances de tutelle. Une situation qui ne pourrait pas pousser les habitants de ces localités à réclamer une bonne qualité de l’eau. Pour rappel, les Espagnols, à leur arrivée, avaient bien affirmé que l’AEP en H24 sera assurée pour 100% des Oranais en fin 2011.
Passé ce délai de 24 longs mois, la promesse n’a pas été tenue. Sur le volet amélioration de la relation avec les clients, point de vue commercial, effectivement, les abonnés au réseau d’AEP d’Oran ont moins de problèmes de communication avec l’entreprise via les agences clientèle, en dépit des factures «salées», des interventions encore assez lentes pour les nouveaux branchements, changement de compteurs et autres prestations, si l’on prend en considération le fait que SEOR a été certifiée à l’ISO 9001, il y a 02 ans, pour les opérations commerciales qui sont en normes internationales.
Sur le plan formation, des agents de l’entreprise reconnaissent qu’ils n’ont jamais eu autant d’heures de formation, depuis la création de la première entreprise de l’eau à Oran. Du simple agent au cadre supérieur, tout le personnel a eu droit à des formations et cela a beaucoup contribué à l’évolution de l’entreprise et s’est directement et positivement répercuté sur l’environnement immédiat. Le point le plus défavorable, peut-être dans cette gestion déléguée confié «aux experts d’AGBAR», serait l’assainissement. Le fait de prioriser le service de l’eau en continu avec une potabilité répondant aux normes a laissé place à un grand retard dans la gestion des réseaux et ouvrages d’assainissement.
En 5 ans et demi d’exercice, la SEOR a à peine réhabilité 126 km du réseau d’assainissement contre 570 km du réseau d’AEP. Pourtant, une carte blanche a été accordée à SEOR par les pouvoir publics pour mettre à niveau ce secteur. Ils pouvaient demander tous les fonds qu’ils voulaient pour les projets d’assainissement et l’Etat n’avait qu’à approuver. La situation actuelle de l’assainissement à Oran est peut-être une résultante de plusieurs décennies d’abandon de ce secteur, dans la mesure où ce réseau n’est pas existant pour des centaines de milliers de foyers de la capitale de l’Ouest et dans les endroits où il existe des malfaçons et une dégradation avancée est dénotée sur le réseau.
Cela n’excuse pas bien entendu le manque d’engouement de SEOR à atteindre cet objectif, sachant que plus de 30 millions d’euros sont à la clé de ce contrat de gestion déléguée. L’on saura des mêmes sources d’information, en l’occurrence du ministère des Ressources en eau, que l’évaluation des points positifs et négatifs de cette gestion permettra de révéler l’issue de cette coopération que les Espagnols espèrent prolonger, voire étendre vers d’autres villes, le plus longtemps possible.
article publié sur le quotidien El Watan voir ici le lien
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jeudi 3 octobre 2013
Le contrat SEOR/AGBAR arrive à terme : quel avenir pour la gestion de l’eau à Oran ?
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