L'eau douce est le dénominateur commun des défis les plus pressants de notre époque, tels que la santé, l'agriculture, l'énergie et l'urbanisation. Mais cette ressource limitée est souvent mal gérée, et donne lieu à de fortes tensions dans le monde. Comment le monde peut-il coopérer plus étroitement pour surmonter les défis actuels, et faire en sorte que l'accès à l'eau douce, un droit de l’homme, soit une réalité pour tous? Pour faire avancer cette cause éminemment vitale, l’ONU-Eau a désigné l'UNESCO pour mener l’Année internationale des Nations Unies pour la coopération dans le domaine de l'eau en 2013.
L'eau douce s'écoule librement, sans tenir compte des frontières politiques. Par exemple, le monde compte 276 bassins fluviaux avec au moins un affluent traversant une frontière internationale. Ces bassins transfrontaliers couvrent environ 46% de la surface émergée de la Terre, qui accueille environ 40% de la population mondiale. Les communautés qui partagent les ressources d'eau douce peuvent avoir des besoins ou des demandes concurrents, exigeant que les acteurs traditionnels de la gestion de l'eau - à savoir, les scientifiques, les gouvernements, les décideurs - s'associent avec des personnes ou des organisations externes tels que des sociologues, des représentants de femmes ou des peuples autochtones, des militants communautaires et la société civile.
En quoi consiste la coopération dans le domaine l’eau ? Gretchen Kalonji (Sous-Directrice générale pour les sciences exactes et naturelles) propose plusieurs scénarios: « Il faudra convaincre les secteurs alimentaires, hydriques et énergétiques de collaborer au lieu d’agir en solitaires. Cela exigera des institutions solides, tant au niveau national qu’international, pour satisfaire des demandes concurrentielles et désamorcer la tension lorsqu’elle se produit, comme au sujet des propositions d’extraction des gaz de schiste, d’irrigation intensive ou de construction de barrages. » Actuellement, ces différents groupes ne travaillent pas ensemble, ou pas de manière conjointe. Les efforts doivent donc se concentrer pour les réunir et créer une approche plus globale, plus intégrée à la gestion de l'eau. C'est une clé manquante pour rendre l'accès à l'eau douce une réalité pour tous, et c’est souhaité depuis longtemps.
Les enjeux sont élevés aujourd'hui. La sécurité de l'eau est essentielle au développement durable et cruciale pour la construction de sociétés inclusives et pacifiques. Pourtant, des milliards de personnes restent vulnérables face à la pénurie d'eau, à la détérioration de la qualité de l'eau et d’autres catastrophes comme les inondations et les sécheresses. Les femmes, les enfants et les personnes vivant dans la pauvreté souffrent le plus de ce lourd fardeau. Comme souligné dans le rapport de 2012 sur les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement), les femmes sont les plus touchées par les pénuries d'eau. En Afrique sub-saharienne, 71% de la charge de collecte de l'eau est dévolue aux femmes et aux filles ; c’est également le cas dans d'autres parties du monde. Puisque les femmes occupent moins de 6% de l'ensemble des postes ministériels pour l'environnement, les ressources naturelles et l'énergie, ne serait-il pas justifié d’augmenter la présence des femmes dans la prise de décision, selon l'esprit de la coopération dans le domaine de l'eau ?
L’Année internationale de la coopération pour l’eau consiste finalement à se mobiliser autour d’un but commun relatif à l'eau douce, en faisant abstraction de la diversité de nos intérêts et points de vue. En choisissant la coopération et non la compétition, nous pouvons faire de l’eau douce une force de paix.
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