Un blog pour discuter de la gestion de l'eau en Algérie. Le site est ouvert à tous afin de débattre où de s’exprimer sur le sujet. J’espère que vous trouverez l’information que vous cherchez, un blog à lire…

lundi 6 juin 2011

L'eau virtuelle...

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la notion a été inventée il y a 20 ans par Tony Allan: “chaque année, nous buvons 1 m3 d’eau [ou une tonne] par personne et utilisons 100 m3 pour les travaux domestiques divers. Mais nous consommons près de 1 000 m3 supplémentaires pendant cette même année au détour de la nourriture que nous mangeons” rappelle-t-il. En moyenne, l’empreinte virtuelle s’élève donc à 1243 m3 par habitant dans le monde. Elle varie néanmoins du simple au triple selon les pays. 
Nicolas Hulot nous avait averti que le mode de vie occidental nécessitait trois planètes par personnes. C'est ce que l'on appelle "l'empreinte écologique".

Usage de prélèvements de l'eau (en milliards de litres)
Usage domestique 350
Agriculture 2500
Industrie 750
Source : Laserre et Descroix, 2002


Empreinte en eau virtuelle (en litres)
1 kg de bœuf 15500 
1 kg de fromage 5000
1 kg de poulet 3900
1 chandail de coton 2700
1 hamburger 2400
1 kg de sucre 1500
1 kg de blé 1300
1 kg de maïs 900
1 café 140
1 verre de bière 75
1 pomme 70
1 tranche de pain 40
1 thé 30
1 feuille de papier 10
Source : waterfootprint.org




15 340 litres d'eau pour un kilo de boeuf...
Prenons l'exemple d'un steack. Il faut 3 ans pour que la boeuf atteigne l'âge adulte et produise environ 200kg de viande fraîche. Durant ces trois ans, le boeuf va consommer 1300 kg de grains (blé, maïs, soja, avoine...) et 7200 kg d'herbe.
Pour cultiver ces champs, il va falloir environ 3 millions de litres d'eau. A cela ajoutons les 24 000 litres d'eau bus par le boeuf et les 7 000 litres supplémentaires pour son entretien. Bref, pour obtenir 1 kg de boeuf, il aura fallu 15 340 litres d'eau...


L'eau virtuelle s'exprime habituellement en litres d'eau par kilo. Si le boeuf est l'un des produits contenant le plus d'eau virtuelle (15 487 l/kg), d'autres viandes sont moins consommatrices : un kilo de porc par exemple ne contient que 4856 litres d'eau virtuelle, et le poulet 3918. Ce dernier est même en-dessous du fromage, qui "pèse" lui 4914 litres d'eau au kilo. N'accusons toutefois pas trop vite les amateurs de hamburgers : la production d'un kilo de café torréfié engloutit 20 686 litres d'eau !
 Importer un million de tonnes de blé équivaut donc à importer un milliard de tonnes d’eau. Depuis la fin des années 80, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont importé 40 millions de tonnes de céréales et de farine par an. En termes d’eau virtuelle, c’est plus que la quantité d’eau du Nil utilisée pour l’agriculture dans toute l’Egypte. Cette eau virtuelle est immédiatement disponible, et, en plus, elle ne coûte pas cher. Sur le marché actuel dominé par les Etats-Unis et l’Union européenne, le blé se vend à environ la moitié de son prix
de revient.


Des pipelines d’eau dessalée
Le Moyen-Orient et le Maghreb semblent donc gagner sur tous les tableaux, en important un produit largement subventionné qui, 
de plus, fait économiser une ressource précieuse. Mais le fait de dépendre du commerce international pour une ressource aussi vitale n’est pas socialement acceptable et ne constitue pas non plus
une bonne stratégie politique. Tous les pays veulent tendre vers leur auto-suffisance alimentaire. Ainsi, dans les Emirats arabes unis, des kilomètres de pipelines alimentent en eau dessalée les fermes les plus reculées du désert et on transporte de la terre d’un endroit à un autre pour construire de nouvelles exploitations agricoles. Jusqu’en 1991, l’Arabie saoudite a utilisé d’importantes quantités d’eau fossile — extraordinairement pure mais non renouvelable — pour faire pousser du blé.
En Libye, le «Grand Projet de rivière artificielle» consiste à pomper l’eau en profondeur au nord du pays et à la transporter par des conduites souterraines jusqu’aux abords de la Méditerranée, pour irriguer 200 000 hectares. Coût estimé: 25 milliards de dollars. 
Ces exemples sont extrêmes. Mais en Egypte, où environ 90% du budget consacré à l’eau va à l’agriculture, 7,5 millions de tonnes de céréales, soit 7,5 milliards de mètres cubes d’eau virtuelle, ont été importés l’année dernière pour nourrir les 63 millions d’habitants de ce pays. 

En minimisant le rôle de l’eau virtuelle, les pays concernés risquent de sous-évaluer le prix de l’eau, évitant ainsi de prendre les mesures impopulaires qui s’imposent. En Egypte, l’eau d’irrigation est presque gratuite, ce qui revient extrêmement cher. Utilisée dans l’industrie ou dans les services, la même eau pourrait rapporter 100 fois plus. Mais politiquement, la transition est délicate. Près de 40% de la population active travaille dans l’agriculture et la plupart des paysans ont moins de deux hectares chacun. On ne peut pas s’attendre à ce que, du jour au lendemain, ces gens acceptent de payer l’eau ou d’abandonner leur mode de vie actuel. Il faut du temps pour changer leur perception de l’eau et pour développer une économie diversifiée qui créerait de nouveaux emplois dans d’autres secteurs.

D’autres pays de la région, comme la Jordanie, la Tunisie ou le Maroc, commencent à adopter la même approche. Le commerce de l’eau virtuelle peut permettre de gagner du temps et de réduire les tensions sociales inhérentes à tout régime transitoire. Ou bien ce commerce peut servir à éluder un problème bien réel...



SEACO

à suivre...
réf. www.seaaco.over-blog.com
liens:

 http://www.sololiya.fr/tout_sur_l_eau/eau_et_quotidien/activites_humaines/les_usages_de_l_eau/3_l_eau_virtuelle

http://www.cite-
sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/eau_pour_tous/eau_virtuelle.php?rub=eau_enjeu&ss_rub=02

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